En bref
- Le départ de Suisse provoque l’anéantissement de quasi toutes vos assurances ici en Suisse
- Vous ne pourrez plus continuer de cotiser à la Lamal et à votre 3e pilier lié
Les questions à se poser
- Etes-vous au clair sur vos possibilités de vous assurer pour la maladie et l’accident dans votre nouveau pays ?
- Connaissez-vous vraiment les conséquences financières de l’arrêt d’un 3e pilier lié assurance ?
- Qu’en est-il du 2e pilier ?
Le départ de Suisse provoque un cataclysme dans vos assurances
Vous avez décidé de quitter la Suisse et de vous établir à l’étranger. Un grand projet de vie … mais aussi un grand bouleversement dans vos diverses couvertures d’assurances. Faisons le point.
L’assurance maladie Lamal
Notre assurance maladie helvétique est une création assez unique. Chaque personne résidant en Suisse ou y travaillant sans résidence y est soumise d’une manière obligatoire. Inversement, quelqu’un n’y résidant plus ou/et n’y travaillant plus n’est plus soumis.
En bref : si vous quittez la Suisse, vous ne pourrez, mieux vous ne devrez plus continuer d’être assuré en maladie par la Lamal. Vos éventuelles complémentaires vont aussi tomber. Vous avez l’obligation de résilier votre Lamal et vos complémentaires.
Si vous ne dites rien à votre assureur maladie et que vous payez consciencieusement vos primes, le retour de bâton viendra quand vous demanderez des prestations. Il ne tardera pas à comprendre que vous ne résidez plus en Suisse. Il résiliera le contrat et vous risquez de ne pas être indemnisé.
S’assurer en maladie dans le pays de domicile
Si vous allez vers un pays développé, comme un pays de l’Union Européenne, vous devrez probablement vous affilier au système de santé mis en place par cet état ou adhérer à un système spécifique pour étranger. A vous de vous renseigner sur vos obligations.
Si vous allez vers un pays dont le système de santé est réservé aux nationaux, vous pourrez peut-être trouver là-bas une assurance privée de soin.
Ou par un courtier international
Dans certains pays, le système de soins est refusé aux résidents étrangers et de plus il n’y a pas d’offre valable pour votre assurance maladie. Vous devrez alors vous adresser à un courtier international pour vous assurer pour les soins. Cela peut coûter assez cher, mais les couvertures sont généralement au top.
Votre 3e pilier lié (3a)
Vous pouvez continuer votre 3e pilier lié qu’il soit bancaire ou assurance seulement si vous avez une activité lucrative soumise à l’AVS et que vous êtes imposé en Suisse. Or en quittant la Suisse, vous ne remplissez plus ces conditions obligatoires. Votre 3e pilier lié est donc condamné.
Deux issues possibles pour votre 3e pilier lié
Vous ne pourrez donc plus continuer à cotiser à un 3e pilier lié. Que va-t-il lui arriver ?
Vous le conservez : le compte bancaire 3a est conservé en l’état. Vous n’y versez plus rien. Il attendra sagement votre retraite.
Pour l’assurance de 3e pilier lié, c’est nettement plus fâcheux. Le contrat sera libéré du paiement de la prime (= plus d’obligation de payer la prime). Cette libération entraîne la mise au passif du contrat. Vous perdez toutes les prestations de risque comme le décès et l’invalidité. S’il s’agit d’une assurance de risque pur, le contrat sera tout simplement résilié par la compagnie. S’il y a de l’épargne, le montant déjà accumulé restera dans le contrat jusqu’à son échéance.
Vous en demandez le versement : Que cela soit un compte 3a bancaire ou une assurance 3a, en quittant la Suisse vous pouvez résilier cette prévoyance et donc toucher l’argent en espèces. Les règles sont quasi identiques à celles du 2e pilier. Mais avec un 3a, pas de restrictions au retrait, comme le 2e pilier quand on va vers un pays de l’Union Européenne. Bonne nouvelle.
Pour un compte bancaire 3a : aucun problème, vous récupérez le montant que vous y avez mis s’il s’agit d’une épargne classique ou le montant de vos parts de fonds qui seront alors vendues.
Pour une assurance 3a : c’est plus ennuyeux. Non seulement vous perdez vos couvertures de risque, mais la compagnie va vous verser la valeur de rachat. Cette valeur n’est pas identique au cumul des primes payées, mais ce qui reste quand la compagnie a prélevé ses frais et les primes pour les risques. Plus le contrat a duré peu de temps, plus ce montant sera faible. Attendez-vous à une mauvaise surprise.
Votre 3e pilier libre (3b)
Il s’agit toujours d’un contrat d’assurance avec souvent des prestations de risques décès, d’invalidité et parfois avec de l’épargne. En cas de départ de Suisse, le traitement par la compagnie va varier. Vers certains pays, le capital en cas de décès peut être conservé, mais le risque invalidité supprimé. Quant à l’épargne, elle est généralement gardée. Donc vous pourrez, si vous le désirez, conserver ce contrat, probablement amputé de certaines prestations. Bonne nouvelle, s’il s’agit d’un ancien contrat ou que la prestation décès vous est utile.
Les autres assurances
Votre RC Ménage est lié à votre logement en Suisse. Vous devrez donc la résilier.
De même pour votre assurance voiture. Que ferez-vous de ce véhicule ? Vente en Suisse, transfert dans votre nouveau pays ?
Bref, votre départ de Suisse provoque un cataclysme dans vos assurances.
Votre 2e pilier ou libre passage
Là je vais vous la faire courte 🙂
J’ai écrit un livre sous forme d’e-book « Départ de Suisse et 2e pilier » qui traite avec beaucoup de détails de cette problématique du retrait du 2e pilier selon que l’on va vers un pays de l’UE ou hors UE, de la fiscalité, s’il existe ou pas une convention de double imposition et de la possibilité de faire des économies fiscales dans certains cas. Un vrai sujet !
Je vous ai même concocté une formation de 21 vidéos sur ce sujet !