En bref
- Si les deux membres du couple travaillent, la prévoyance retraite, invalidité, décès devrait être satisfaisante, voire bonne
- Si un seul travaille, des lacunes peuvent apparaître
- Les couples concubins sont moins bien logés que les mariés
- Le risque maladie est toujours mal couvert
Les questions à se poser
- Avez-vous vérifié quelles seraient les prestations pour votre conjoint / partenaires et enfants en cas de décès ou d’invalidité ?
- Si vous vivez en concubinage, avez-vous vérifié comment il est couvert ?
- Qu’en sera-t-il à votre retraite ?
Les enjeux de prévoyance pour une famille
Vous êtes marié ou en concubinage avec un ou plusieurs enfants. Nous allons distinguer deux situations fréquentes :
1. Un seul membre du couple est salarié
Avec l’arrivée d’un ou de plusieurs enfants, il arrive souvent qu’un des conjoints / concubins se consacre complètement à la famille et que l’autre travaille à temps plein. Le bien-être matériel repose donc uniquement sur les revenus d’un seul conjoint / concubin.
Le système suisse de sécurité sociale est fait en priorité pour les couples mariés avec enfants, nettement moins pour les couples concubins (pas de rente de concubin dans l’AVS et l’assurance-accidents LAA).
En cas d’accident, les couvertures sont généreuses
Un accident est à l’origine d’environ 10% des invalidités et des décès. Les primes sont modestes et les couvertures généreuses.
En cas d’invalidité, le salarié aura 80% de son salaire les deux premières années et 90% ensuite si l’invalidité est permanente. En cas de décès, les prestations des survivants avoisinent le 80% du revenu antérieur.
La LAA (assurance-accidents) et le 2e pilier en complément éventuel ajoutent leurs prestations à celles de l’AVS.
En cas de maladie, c’est la dèche !
La maladie est à l’origine de quasi 90% des invalidités et des décès … c’est dire que les primes sont coûteuses et les couvertures modestes. En cas d’invalidité, le salarié aura généralement 80% de son salaire les deux premières années et environ 60 à 70% ensuite si l’invalidité est permanente.
C’est pire en cas de décès … de 40 à 50% pour la rente de veuve à laquelle il faut ajouter les rentes d’orphelin.
Comparaison entre un conjoint et un concubin avec 2 enfants
Un conjoint
Décès ou invalidité par maladie : Une rente de survivant de l’AVS et du 2e pilier + 2 rentes d’orphelin de l’AVS et du 2e pilier. Soit 6 rentes qui s’additionnent.
Décès ou invalidité par accident : Une rente de survivant de l’AVS et de la LAA + 2 rentes d’orphelin de l’AVS et de la LAA. Le 2e pilier peut venir en complément. Soit 6 rentes qui s’additionnent.
Un concubin
Décès ou invalidité par maladie : 2 rentes d’orphelin de l’AVS. Une rente de survivant (si le règlement le prévoit) + 2 rentes d’orphelin du 2e pilier. Le concubin n’a pas de rente de l’AVS. Soit 5 rentes qui s’additionnent.
Décès ou invalidité par accident : 2 rentes d’orphelin de l’AVS. 2 rentes d’orphelin de la LAA. Le concubin n’a pas de rente de l’AVS, ni de la LAA et probablement pas du 2e pilier. Soit 4 rentes d’orphelin uniquement qui s’additionnent.
Conclusion : les couples mariés sont nettement mieux couverts que les couples concubins.
2. Les deux membres du couple sont salariés
Les deux travaillent et c’est une situation très fréquente. Du point de vue de la prévoyance retraite, décès et invalidité, c’est la meilleure situation possible.
Les disparités entre couples concubins et mariés demeurent.
L’AVS pénalise les couples mariés à la retraite
A la retraite, les rentes AVS du couple marié sont plafonnées à 150% de la rente AVS maximale. Si les deux rentes additionnées du couple marié sont au-dessus de ce plafond, l’AVS va leur amputer la différence .Cela peut représenter plusieurs centaines de francs par mois !
Chaque membre du couple concubin recevra la rente auquel il a droit.
Il n’est pas rare que des couples mariés depuis longtemps divorcent juste avant la retraite sans rien changer d’autre à leur vie. En faisant cela, en cas de décès ils pénalisent beaucoup le « conjoint » qui n’en est plus un. C’est à mon sens, un très mauvais choix.
Ce que vous pouvez faire
Vous êtes marié et travaillez les deux et êtes affilié au 2e pilier. C’est la meilleure situation possible au niveau de la prévoyance et des revenus du couple. Comme vos revenus s’additionnent lors de leur imposition et que les couples mariés paient plus d’impôts que les couples concubins (c’est le cas dans beaucoup de cantons), faire un 3e pilier lié par membre du couple est une bonne option.
Si vous n’avez pas de lacunes en cas de décès ou d’invalidité (probable, puisque le conjoint travaille aussi), alors faites plutôt un compte 3a bancaire avec de l’épargne pure.
Vous êtes marié et un seul travaille. La fiscalité n’est pas un problème si en plus vous avez plusieurs enfants. Il convient de vérifier avec soin quelles seront les prestations prévues en cas de décès et d’invalidité, vos risques principaux. S’il y a des lacunes, essayez de les couvrir par une assurance de risque pur 3e pilier lié.
Si vous avez encore une capacité d’épargne disponible, pourquoi ne pas ouvrir un compte 3a bancaire qui vous offrira la souplesse. Chaque année, vous décidez ce que vous pouvez mettre dans votre compte 3a, sans obligation.
Si vous êtes un couple concubin. Il faut impérativement vérifier si votre concubin peut être pris en compte dans le 2e pilier, rien à attendre du côté de l’AVS et de la LAA (sauf pour vos enfants).
Le constat sera probablement peu favorable. Vous détecterez des lacunes surtout en cas de décès. Mettre en place une assurance décès croisée avec le concubin comme bénéficiaire est la meilleure option. Et surtout pas dans le cadre d’un 3e pilier lié dont la clause bénéficiaire est contrainte. Dans le 3e pilier libre vous pouvez le désigner librement.